Un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), transmis à la justice française le 11 mars, accuse quatre anciens eurodéputés d’extrême droite, dont Marine Le Pen, d’avoir détourné près de 620 000 euros de deniers publics, selon les informations diffusées par Mediapart le Samedi 16 avril.
Selon le site d’information en ligne, qui publie des extraits du document, la candidate du Rassemblement national (RN) a été accusée par l’OLAF d’avoir détourné personnellement près de 137 000 euros de deniers publics du parlement de Strasbourg lorsqu’elle était députée européenne (2004-2017). Bruno Golnish et Luis Aliot, tous deux dirigeants du RN, sont également concernés, tout comme Jean-Marie Le Pen, à qui l’OLAF réclame un peu plus de 303 000 €. Tous « mettraient en péril la réputation des institutions de l’Union » avec leurs « actions frauduleuses » qui « sont susceptibles d’entraîner des poursuites pénales », selon le rapport, cité par Mediapart. De son côté, le parquet de Paris a indiqué que le document était “en cours d’analyse”.
Plus en détail, l’OLAF cite plusieurs frais jugés suspects, comme 23 100 € d’articles promotionnels livrés au siège du parti, qui « semblent avoir été achetés pour le congrès du FN. [Front national] à Lyon » en 2014 ou encore 4 107 euros de bouteilles de Beaujolais, qui selon Mediapart auraient été distribuées par Bruno Golnish lors du même congrès.
Il a déjà été inculpé
De son côté, Marine Le Pen a justifié auprès de l’OLAF le caractère européen des événements pour lesquels l’argent du Parlement a été utilisé, ou a répondu qu’elle ignorait certains faits allégués. Son avocate a également déclaré à Mediapart qu’elle “ne sait rien” des conclusions du rapport, auxquelles elle “n’a jamais eu accès”, alors qu’elle “reste une personne particulièrement inquiète”.
Le candidat du Rassemblement national est déjà accusé depuis 2018 d'”abus de confiance” et de “détournement de deniers publics” dans l’affaire des assistants parlementaires. Ouverte en 2016, l’enquête, qui s’appuie en partie sur un rapport de l’OLAF, concerne un éventuel “système” organisé par le parti et son président – qu’ils contestent – pour financer les salaires de ses permanents avec des fonds de l’Union européenne, en détournant Enveloppes des députés réservées aux assistants parlementaires. Les dégâts ont été estimés à 6,8 millions d’euros par le Parlement européen.
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