Olivier Faure arrive à la veille de la soirée électorale d’Anne Hidalgo, la candidate PS à l’élection présidentielle de 2022, au Poinçon, Paris, le 10 avril 2022. MARLENE AWAAD / IP3 FOR THE WORLD
Ils font un pas vers Jean-Luc Melanchon. Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), ainsi que du Parti communiste, se disent prêts à entamer un dialogue avec M. Melanchon sur les élections législatives. Alors que La France insoumise (LFI), largement en tête de la gauche au premier tour de la présidentielle du 10 avril, a proposé vendredi que les écologistes et les communistes forment une coalition pour les législatives des 12 et 19 juin, mais en excluant le PS, Olivier Faure assure que sa “main est tendue” dans une interview au journal Libération.
“Je suis prêt à entamer un dialogue à condition que ce ne soit pas une mise en scène de faux poker”, a déclaré le premier secrétaire, qui avait déjà réclamé un pacte justice, social et environnemental au soir du premier tour. Il a reconnu que “la campagne présidentielle a laissé des traces” entre les deux camps. Cependant, “si vous n’acceptez pas l’idée que la gauche n’a qu’une vocation minoritaire, il n’est pas possible de refuser une discussion avec la formation de gauche, qui a le maillage territorial le plus fort”, ie. PS.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La défaite historique d’Anne Hidalgo, avec moins de 2 %, hypothèque l’avenir du Parti socialiste
“Le rassemblement ne sera jamais caporalisation”
Il a déjà énoncé quelques principes pour un accord : « Premièrement, viser des candidats uniques, partout où il y a une menace de l’extrême droite. Alors évitez les duels fratricides chaque fois qu’il y a un gauchiste ou un écologiste. “Enfin, négocier le plus souvent possible pour le candidat qui a le plus de chances de l’emporter face à la droite, en tenant compte des résultats de la dernière élection, de la dynamique de la présidentielle et des aménagements territoriaux”, a-t-il poursuivi.
Alors que les “rebelles” veulent construire une coalition en fonction de leur programme, Olivier Faure estime que le rassemblement ne sera jamais une corporalisation. Il y a des désaccords. (…) Nous devons nous unir dans nos combats communs, en respectant des histoires et des projets différents. »
Il rappelle que le PS et LFI « se sont battus ensemble dans l’assemblée » sur de nombreux projets. “Ces batailles justifient l’union, même si nous ne sommes jamais des clones. Je respecte les rebelles, mais je ne désobéis pas. “Personne n’ira dans la clandestinité”, a-t-il prévenu.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Présidentielle 2022 : écologistes et socialistes en fuite
“Agir ensemble”
Le Parti communiste, de son côté, a publié samedi une lettre dans laquelle on pouvait lire que “toutes les forces de gauche doivent agir ensemble”, “en fonction de ses résultats électoraux et de leurs spécificités”. “Nous sommes prêts à discuter de vos propositions et nous en avons à vous fournir, en nous efforçant de trouver une base d’accord partagé sur toutes les questions”, a écrit le comité exécutif national du PCF.
LFI a exhorté vendredi écologistes et communistes à former une coalition pour les élections législatives des 12 et 19 juin, sur la base d’un “programme commun partagé” créé par Jean-Luc Mélenchon. LFI leur propose également d’entamer des négociations sur la répartition des circonscriptions au prorata des résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a recueilli 21,95% des suffrages, loin devant le candidat écologiste Yannick Jado (4,63%) et le communiste Fabien Russell (2,28%).
Pour les communistes, « toutes les forces de gauche font face à une responsabilité historique et doivent agir ensemble : en s’unissant, en respectant leurs résultats électoraux et leurs spécificités, elles peuvent vaincre la droite de Macron, l’extrême droite et élire le plus de députés de gauche possible à travers s’efforçant d’obtenir une majorité de gauche à l’Assemblée nationale ».
Lire aussi : Un article réservé à nos abonnés Jean-Luc Mélenchon a les “clés” d’un accord à gauche pour les législatives
“Lutter contre l’extrême droite”
Face à une “situation très difficile pour le pays”, ils ont relevé un motif d’espoir. La gauche a avancé de 4,27 points par rapport à l’élection de 2017, gagnant près de 32 %, d’abord grâce à “la progression de Jean-Luc Melanchon” et aussi “au résultat de notre candidat Fabien Russell”, accusé par certains insoumis “des militants ont empêché Jean-Luc Melanchon Luc Melanchon d’accéder au second tour avec sa candidature.
“Il s’agit désormais de continuer à développer nos capacités de collecte respectives, en cohérence avec nos objectifs politiques et nos pratiques, tout en travaillant sur des convergences, indispensables à l’avancée concrète des Français”, ont-ils expliqué. Cependant, ils ont souligné que “la priorité pour les communistes est de battre Marin Le Pen aux élections du dimanche 24 avril”.
“Nous appelons à des initiatives, partout dans le pays, pour démasquer et combattre le projet d’extrême droite et ses forces organisées”, ont-ils ajouté, appelant à “utiliser le seul bulletin dont nous disposons pour vaincre Marine The Pen (…)”. Nous le ferons sans aucune concession à Emmanuel Macron, premier responsable de cette situation, et (…) dont nous resterons les adversaires farouches. »
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pour les partisans de Jean-Luc Mélenchon, l’impossibilité de voter pour Emmanuel Macron
Le monde avec l’AFP
Add Comment