France

pour les élèves bloquant le lycée Louis-le-Grand, “la démocratie ne se joue pas que dans les urnes”

Ils sont près de 200 jeunes debout sur des poubelles rassemblés devant le Lycée Louis-le-Grand à Paris, mardi 19 avril. Evoquant la question, ils ont enchaîné différents slogans sur divers sujets, comme “les jeunes frappent au Front national” ou “nous sommes plus chauds que le climat”.

A l’image de ce célèbre lycée en plein cœur de la capitale, plusieurs restaurants d’Ile-de-France ont été bloqués une partie de la journée par des jeunes. Ils ont manifesté avant le second tour de l’élection présidentielle pour alerter sur les dangers de l’extrême droite, du changement climatique, des inégalités sociales, des violences policières ou de la guerre en Ukraine. “Notre avenir”, résume Stesi, 16 ans, étudiant à Louis-le-Grand.

“On n’a pas pu voter parce qu’on n’a pas l’âge et on voit ce second tour nous décevoir.”

Stesi, élève en première année au Lycée Louis-le-Grand

à franceinfo

“Même si c’est une démocratie, on ne peut s’empêcher de faire quelque chose. Avec sa camarade de classe Mailyn, également en première année, ils ont rejoint le blocus sans hésitation, en arrivant le matin. “Les adultes nous laissent ces problèmes mondiaux, et nous ne pouvons presque rien y faire parce que nous sommes trop jeunes”, a déclaré Mayline.

Noah, 16 ans, est également impliqué dans ce mouvement, principalement préoccupé par le changement climatique. “Quand on voit le dernier rapport du GIEC, qui dit qu’on a trois ans pour agir, ils doivent parler de tout leur temps d’antenne”, se plaint l’adolescent. S’il pouvait voter, il choisirait certes Emmanuel Macron, mais par méchanceté, dit-il. “Personne ne voudra voter pour Le Pen, mais ça fait mal de devoir voter pour Macron, parce que c’est cinq ans de destruction du lycée avec Parcoursup et d’inaction sur le climat. Nous sommes fatigués.”

Pour le jeune homme, se mobiliser face à ce second tour est un acte citoyen : « La démocratie ne se joue pas que sur les urnes. Il ne peut être joué qu’une fois tous les cinq ans. C’est tous les jours. , dans les sondages, mais aussi dans la rue. »

Certains dénoncent les agissements de jeunes privilégiés étudiant dans les beaux quartiers de Paris. “Nous sommes écoutés justement parce que nous sommes privilégiés”, laissait entendre Gus en classe préparatoire. “Nous utilisons cette capacité d’écoute pour transmettre la voix du peuple opprimé devant lequel les politiciens ordinaires ferment les yeux. Certains lycéens participeront à une assemblée générale prévue mercredi sur le site de l’Université de Saint-Denis.