L’ancien candidat à la mairie de Montréal Balarama Holnes veut tenter sa chance sur la scène country. Ce mercredi, il annoncera la création d’un nouveau parti pour la prochaine élection, le Mouvement Québec, qui entend s’attaquer aux forteresses libérales de l’ouest de la métropole.
Posté à 17h00
Henri Wellett-Vesina La Presse
“L’automne dernier, nous avons démontré que nous pouvions mener une campagne. Si les gens nous sous-estiment, ils seront surpris », a déclaré l’homme de 38 ans en entrevue avec La Presse. A six mois de l’élection, il estime disposer de “plus de ressources” et prévoit de désigner des candidats vedettes dans les semaines à venir.
Ancien joueur des Alouettes, Balarama Holness s’est fait connaître du grand public par son implication à la tête de Montréal en action, un organisme qui a obligé la Ville à tenir une consultation publique sur le racisme systémique. Aux dernières élections municipales, il a remporté un peu plus de 7 % des suffrages lorsqu’il s’est présenté à la mairie de Montréal sous la bannière du parti Mouvement Montréal qu’il a fondé.
Si l’exécutif de ce parti municipal « demeure intact », M. Holnes entend désormais se concentrer sur la formation de son équivalent provincial, le Mouvement Québec. Au cours des derniers mois, il dit croire que « plusieurs dossiers montréalais nécessitent une meilleure représentation des provinces, notamment les dossiers linguistiques et culturels ».
Je pense certainement au projet de loi 96, qui va trop loin, que ce soit dans les cégeps, la magistrature ou les affaires, mais aussi le projet de loi 21, les enjeux environnementaux, le manque de logement, l’économie. Nous pouvons faire mieux.
Balarama Holness
Toutefois, le principal intervenant promet de ne pas soulever l’idée d’un référendum sur le statut linguistique de la métropole, une idée que les Montréalais n’aimaient pas, avoue-t-il.
Centré dans l’ouest de Montréal
Si tout se passe comme prévu, le Mouvement québécois présentera éventuellement une trentaine de candidats, la majorité sur l’île de Montréal. Des troupes seront présentes notamment dans la partie ouest de la ville, où le Mouvement de Montréal estime avoir réalisé « sa meilleure performance » lors des élections municipales.
Le parti vise avant tout à se battre, défendu par les libéraux. Il s’attarde aussi sur 10 en particulier, tous représentés par des libéraux, dont celui du chef Dominic Anglad, Saint-Henri-Sainte-Anne, mais aussi Notre-Dame-de-Grasse, D’Arcy-McGee, Neligan, Robert-Baldwin, Jacques-Cartier, Mont-Royal-Outremont, Marché, Saint-Laurent et Westmount-Saint-Louis.
L’essence de notre vision sera de rendre publics les enjeux montréalais. Pour nous, la croissance économique de la métropole profite grandement aux régions et à toute la province.
Balarama Holness
M. Holnes a dénoncé le “manque de leadership” et les idées “détachées” du Parti libéral, qui, selon lui, ne répondait plus aux aspirations de ses électeurs. “Les gens sur le terrain nous demandent de commencer à réagir à tout cela. Ce n’était pas une décision individuelle”, a-t-il déclaré.
Le Mouvement Québec a également invité l’avocat Colin Standish, président du groupe de travail, à « se joindre » au parti. Contrairement au projet de loi 96, M. Standish, qui discute avec des militants de la possibilité de créer un parti provincial, a évoqué Balarama Holness lors de la campagne municipale. Jusqu’à présent, cependant, il n’y a eu aucune conversation entre les deux hommes dans le cadre des prochaines élections provinciales.
À l’étude
Joint par La Presse, le PDG du Québec (DGEQ) a confirmé qu’il analysait la demande de conservation du nom Mouvement Québec, reçue le 4 avril. “La demande est en cours d’examen. Toutefois, la réservation d’un nom n’est pas une étape préalable à l’obtention d’une autorisation ; il ne sert qu’à empêcher un autre pays d’obtenir un permis sous le même nom », a déclaré Gabriel Sove-Lesiej, un porte-parole de l’organisation.
Quinze noms de partis ont été officiellement affichés sur le site Internet du DGEQ mardi, en plus de quatre sous enquête. Plus de 20 partis politiques ont déjà été autorisés à voter le 3 octobre prochain.
PHOTO DE DAVID BOYLEY, ARCHIVES DE LA PRESSE
Balarama Holness, en novembre dernier, lorsque les résultats des élections municipales à Montréal ont commencé à apparaître à l’écran.
En novembre dernier, Balarama Holness a perdu son pari de sélectionner au moins 10 candidats du Mouvement de Montréal, comme il l’avait espéré. Aucun de ses candidats n’avait gagné. Malgré son apparente déception, il a dit qu’il gardait espoir pour l’avenir de son parti. « Le mouvement montréalais est là pour rester. Nous y serons en 2025 », a-t-il déclaré à une foule de militants réunis à la Maison Principale du Secteur Sud-Ouest.
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