France

France Inter sourit, Europe 1 souffre

Les journalistes Lea Salame et Nicola Demoran reçoivent le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron au studio de France Inter à Paris, le 4 avril 2022. LUDOVIC MARIN / AFP

Les mesures d’audience radio se suivent et se ressemblent. Pour le meilleur ou pour le pire, la satisfaction du plus entendu de tous, France Inter, et l’horreur de celui qui n’en finit plus de vider la salle, Europe 1. Selon les données d’audience publiées par Médiamétrie, ce jeudi 21 avril dans B 8 40.17 millions de Français ont écouté chaque jour les différents programmes dès ces premiers mois de 2022. Un chiffre stable depuis un an, mais toujours nettement inférieur à celui de la même période en 2020 (42,2 millions d’auditeurs), soit à dire avant le grand cataclysme des habitudes d’écoute qui accompagne la crise sanitaire.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sybil Vale : “J’ai choisi de nommer Adèle Van Reith pour remplacer Lawrence Bloc à la tête de France Inter”

Mordant de 0,2 point par rapport à janvier-mars 2021, la première antenne de Radio France (12,6 % de l’audience cumulée) continue de creuser l’écart avec son premier concurrent, RTL (10,6 %, stable) : avec 6,9 millions d’auditeurs quotidiens, Inter en attire chaque jour un million de plus depuis la station M6. Entre l’entrée en fonction de Lawrence Bloch il y a près de huit ans et ce printemps, lorsqu’elle quitte la station au profit d’Adèle Van Reith, France Inter va gagner 1,7 million d’auditeurs. “Il faut regarder la réalité, les Français votent pour nous”, a déclaré le dirigeant, “fier de donner la ‘plus belle réponse’ aux attaques de l’antenne publique de CNews ou du Figaro l’hiver dernier.”

pas de repos

A l’autre bout du spectre des antennes universelles, la descente aux enfers d’Europe 1 ne connaît toujours pas de repos. Ni la guerre en Ukraine ni la campagne électorale présidentielle ne donneront aux partisans de la station contrôlée par Vincent Boloré de rester attachés à celle-ci. La station perd 1,1 point en un an et passe désormais sous la barre des quatre points (3,9% AC). En Europe, on a beau chercher quelques coins de ciel bleu (le matin médiatique de Philip Vandel, les après-midi de Christoph Hondelat), la situation n’a jamais été aussi catastrophique. Cette baisse s’ajoute à la légère faiblesse de RMC (5,7% d’audience, -0,1 point) et à la baisse marquée de France Bleu (5,6% d’audience cumulée, -0,4 point), une perte de 266 000 auditeurs pour l’ensemble des radios communes.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Europe 1, du yéyé à la droite conservatrice

Traditionnellement animé pour ces antennes, le contexte électoral ne semble être bénéfique qu’à l’Inter, dont toutes les informations cartonnent et qui remporte 179 000 auditeurs. C’était pour l’ensemble de Radio France, ajoute Sybil Vale. “Nos antennes sont écoutées par 1,2 million d’auditeurs de plus qu’il y a cinq ans, soit 15,8 millions”, a précisé le président de la radio publique. La densité de l’information nationale et internationale a incontestablement renforcé France Info, dont la croissance de 1,1 point en un an est la plus forte du marché sur la période. Avec 9,9% d’audience totale, la station d’information en continu a réalisé sa “meilleure audience en dix-neuf ans et sa meilleure performance en janvier-mars” depuis sa création, a indiqué son directeur Jean-Philippe Bai.

Il vous reste 27% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.