France

Présidentielle : Et maintenant le casse-tête du nouveau gouvernement pour Macron

La torture chinoise continuera, au moins le temps du Conseil des ministres, du moins pour les membres du gouvernement. Mercredi matin à l’Elysée, Emmanuel Macron présidera une nouvelle fois une séance avec le Premier ministre Jean Castex et son équipe. C’est comme si l’élection présidentielle n’avait pas eu lieu. C’était comme s’il n’avait pas l’intention de changer les femmes et les hommes qui l’avaient accompagné ces cinq dernières années. “Mercredi on montera juste sur l’échafaudage, voilà un ministre, fébrile. Mais pour voir la lame nous tomber dessus, il faudra patienter encore quelques jours. »

Par conséquent, il n’y a pas de changement dans un avenir proche. C’est ce qu’a expliqué Macron lui-même ce vendredi depuis Figeac (Lot), lorsqu’il a évoqué les jours à venir comme “une semaine de transition” et de “continuité” liée au “contexte de guerre et de très forte pression sur le pouvoir d’achat”. Du coup, le président réélu s’appuiera encore quelque temps sur Jean Castex. Il a même jusqu’au 13 mai (fin officielle du mandat 2017-2022) pour organiser son propre réinvestissement et nommer un nouveau Premier ministre. Jusque-là, tout est possible.

Qui succèdera à Jean Castex ?

Alors qui succèdera à l’ancien maire de Prad ? sur vous-même ? Peu probable. “Macron aura besoin d’un nouveau souffle à la tête du gouvernement”, prévient un proche du chef de l’Etat, sans exclure que l’actuel locataire de Matignon ait été nommé au “grand ministère”. “Je le vois bien dans les affaires sociales ou la justice”, a déclaré un autre confident.

Ces dernières semaines, plusieurs noms se sont répandus pour « retrouver le mouton à quarante pattes », rigole-t-on. Celles de l’actuel ministre de l’Agriculture Julien Denormandi ou de la ministre du Travail Elizabeth Bourne, par exemple. “Deux profils assidus, techniques, qui ont aussi la dignité de savoir mener des discussions, notamment en vue de la future réforme des retraites”, a déclaré le conseiller.

Mais aussi le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, ou encore Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE). La première jure qu’elle n’est pas intéressée, la seconde est contre elle, qu’elle a vu son nom, proposé par Nicolas Sarkozy. “Le président ne veut pas être lié à lui, bras et jambe”, a-t-il déclaré. “Et puis Lagarde, c’est la star de la Bourse… Si on l’exclut de la Banque centrale, on perd notre place de Français à la tête de cette institution”, a ajouté un proche.

“Ce ne sera pas un gouvernement de gratitude.”

Et qu’en est-il des autres départements ministériels ? Certains ont déjà fait savoir qu’après réélection ou non, ils quitteraient le gouvernement. C’est le cas de Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Jean-Baptiste Jebari (Transports), Cédric O (Transition numérique) ou encore Florence Parley (Défense). Il y a ceux qui veulent rester… mais qui n’auront plus aujourd’hui les faveurs d’Elise, notamment Jean-Michel Blanker (Education nationale), Marlène Schiapa (Citoyenneté) et Barbara Pompili (Transition écologique).

Puis il y en a d’autres, les ambitieux, qui rêvent de promotion, comme Bruno Le Mer, Olivier Véran, Gérald Darmanin, Gabriel Attal ou Sébastien Lecornu. “Ils en rêvent, mais personne n’est inévitable quand on gagne l’élection présidentielle”, prévient le PDG de la majorité. “Ce ne sera pas un gouvernement de reconnaissance, nous distribuerons des médailles”, prévient un autre.

D’ailleurs, Macron, qui n’a pour l’instant rien révélé sur le sujet, entend s’ouvrir très largement à de nouveaux visages. Respecter la parité et l’équilibre politique de sa majorité, continuer à s’ouvrir aux personnalités de la société civile mais aussi aux élus locaux. Parmi eux figurent les noms de Carolyn Cayo (Maire de Beauvais) et Carl Olive (Poissy). L’eurodéputé Pascal Canfin, ancien écologiste, pourrait également être promu. Tout comme Stanislas Gerini, le délégué général d’En Marche, fidèle parmi les fidèles mais jamais récompensé.