L’abstinence a encore augmenté en France d’environ 28% au second tour de l’élection présidentielle de dimanche, selon des estimations de sondages d’opinion illustrant la lassitude des électeurs à rééditer le Macron-La Pen.
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Quelque 14 millions d’électeurs ont refusé dimanche de départager Emmanuel Macron – qui a été réélu pour un second mandat – et Marine Le Pen, un million de plus que s’être abstenue au premier tour le 10 avril (12,8 millions).
A ceux-ci s’ajoutent 6,5% des électeurs inscrits, qui ont également refusé de voter, votant blanc ou nul, soit plus de 3 millions d’électeurs.
“35% de l’électorat soit n’a pas voté, soit a voté blanc et invalide”, a déclaré le politologue Jérôme Jaffré sur LCI.
Il n’y a jamais eu une aussi forte abstention au second tour de l’élection présidentielle, à l’exception du record de 1969.
“On voit clairement qu’il n’y a pas eu d’augmentation de la mobilisation, et au final un grand nombre d’électeurs ne se sont pas sentis aussi inquiets pour cette affiche qu’ils l’avaient fait pour la même affiche en 2017”, a déclaré Bernard Sananes d’Elabe Research.
Petite consolation, le record de bulletins blancs et nuls en 2017 – plus de 3 millions de bulletins blancs et un million de bulletins nuls au second tour – n’est pas égal.
“C’est un peu surprenant qu’on n’ait pas plus d’abstentions et de bulletins nuls qu’en 2017, vu le climat contre Macron, avec des gauchistes qui le détestent vraiment et le fait qu’il soit en poste depuis cinq ans. en attendant », analyse la politologue Anne Jado de l’université de Lorraine (Est).
“Mais au final, il y a sans doute eu une vraie peur qui a fait que les gens ont quand même bloqué la route en se rendant aux urnes”, a-t-elle déclaré à propos de l’élection d’une partie de l’électorat de la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon.
Les plus jeunes sont également plus susceptibles de refuser de choisir. “40% des moins de 25 ans se sont abstenus et 80% des plus de 65 ans sont allés aux urnes, donc on a la vieille France, qui vote massivement pour Emmanuel Macron, et la jeune France, qui est partiellement écartée du scrutin, c’est un grand écart sociologique.” , prévient Jérôme Jaffre.
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