France

L’Allemagne livrera des véhicules blindés Guepard à l’armée de Vladimir Zelensky

L’Allemagne autorisera la fourniture de véhicules blindés Cheetah à l’Ukraine, a annoncé mardi le ministre de la Défense, un tournant majeur dans la politique de précaution menée jusqu’ici par Berlin dans son soutien militaire à l’Ukraine.

“Nous avons décidé que l’Allemagne fournirait des chars anti-aériens Guepard à l’Ukraine”, a déclaré la ministre Christine Lambrecht à l’ouverture d’une réunion avec ses homologues occidentaux à la base militaire américaine de Ramstein, aux États-Unis. Ouest de l’Allemagne.

Encore inconnue

Le nombre de chars spécialisés dans la défense aérienne n’a pas été précisé. Ces véhicules proviendront des réserves de l’industrie de défense allemande, et non des réserves limitées de l’armée allemande. Une quarantaine de pays sont réunis mardi sur la base de Rammstein à l’invitation des Etats-Unis pour renforcer la défense de l’Ukraine, qui, selon le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, pourrait “gagner” face à la Russie si elle en a les moyens.

La France a déjà annoncé l’envoi de canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres, et le Royaume-Uni a fait don de missiles anti-aériens et de véhicules blindés Starstreak.

Pression parlementaire

Le chancelier allemand Olaf Scholz, pour sa part, a été fortement impliqué auprès de ses voisins d’Europe centrale et de la mer Baltique pour avoir refusé de fournir les armes lourdes revendiquées par l’Ukraine. Ces critiques y voient en partie la continuité du tropisme pro-russe de son parti social-démocrate.

En Allemagne même, le débat politique s’est intensifié ces dernières semaines, y compris au sein de la coalition gouvernementale, où les Verts et les libéraux jugent le soutien à Kiev insuffisant et exhortent le PDG à autoriser la fourniture d’équipements offensifs, notamment de véhicules blindés.

Les groupes parlementaires des trois partis au pouvoir ont convenu mardi de demander au gouvernement d’Olaf Scholz de fournir des armes lourdes à l’Ukraine, selon un projet de proposition au Bundestag.

Accélérer la livraison

Cette semaine, les groupes SPD, Verts et FDP demanderont au gouvernement de “poursuivre et, si possible, d’accélérer la fourniture d’équipements nécessaires à l’Ukraine, ainsi que d’étendre les livraisons aux armes lourdes et aux systèmes complexes, par exemple dans le cadre de un échange circulaire”. la participation d’autres pays européens, selon ce projet de proposition.

La formation prévoit également que les troupes ukrainiennes soient formées en Allemagne et dans d’autres pays de l’OTAN à l’utilisation des systèmes livrés. “Au départ, nous avons fourni à l’Ukraine de grandes quantités d’armes provenant des stocks de l’armée allemande, comme des bazookas et des missiles anti-aériens”, a déclaré Christine Lambrecht à la base de Ramstein.

Commande symbolique

Or le principe, explique Christine Lambrecht, c’est que l’Ukraine « commande » aux groupes industriels et que « l’Allemagne paie ». Ainsi, les fonds destinés à améliorer les capacités militaires de l’Ukraine seront portés à deux milliards d’euros, a confirmé le ministre.

L’Allemagne a également annoncé la semaine dernière qu’elle fournirait des chars à la Slovénie afin que l’ancien pays yougoslave puisse transférer ses propres blindés soviétiques à l’Ukraine. Ce type d’échange circulaire peut être discuté avec d’autres pays d’Europe de l’Est.

Jusqu’ici, le chancelier Scholz a justifié sa politique prudente sur les armes lourdes par le souci d’éviter une confrontation directe entre l’OTAN et la Russie, puissance nucléaire. “L’Allemagne a été critiquée. Mais les chiffres disent le contraire, a fait valoir Lambrecht mardi matin, rappelant notamment les investissements massifs dans la défense annoncés par l’Allemagne fin février.