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Ukraine : L’Occident fournira des véhicules blindés, Poutine et l’ONU avancent pas à pas

Kai Pfaffenbach / Reuters Ce mardi 26 avril, à Ramstein, en Allemagne, les alliés occidentaux de l’Ukraine ont promis d’envoyer des véhicules blindés pour combattre l’invasion russe (ici le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin et son homologue ukrainien Alexei Reznikov).

GUERRE EN UKRAINE – Offensive russe dans l’est du pays, tensions chez le voisin de la Moldavie et radioactivité “normale” à Tchernobyl. Ce mardi 26 avril, un peu plus de deux mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, la situation militaire sur le terrain n’a pas vraiment évolué ces dernières heures.

Sur le plan géopolitique en revanche, la journée a été marquée par une rencontre à Ramstein, en Allemagne, à l’initiative des Etats-Unis, entre une quarantaine d’alliés occidentaux de Kiev. L’occasion pour ces pays d’enregistrer l’organisation d’une réunion mensuelle visant à coordonner régulièrement le soutien à l’Ukraine et “se concentrer sur la victoire de la bataille d’aujourd’hui et des batailles à venir”, a déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.

Mardi, le secrétaire d’Etat Anthony Blinken a déclaré que son pays était prêt à “remuer ciel et terre” pour faire gagner l’Ukraine face à la Russie.

Les livraisons d’armes se forment

De plus, lors de la réunion de Rammstein, les alliés de l’Ukraine se sont mis d’accord sur la livraison prochaine de véhicules blindés. Conformément à la décision de la France d’envoyer des canons César et britanniques pour fournir des missiles anti-aériens et blindés, l’Allemagne a opéré un changement significatif dans sa politique.

De cette manière, Berlin permettra la fourniture à l’Ukraine de véhicules blindés tels que Guepard, des batteries anti-aériennes mobiles. Les 50 chars ne proviendront pas directement de l’armée allemande, mais de stocks détenus par le groupe d’armement Krauss-Maffei Wegmann (KMW), ont indiqué à l’AFP des sources gouvernementales allemandes.

De même, les Pays-Bas fourniront un “nombre limité” d’obusiers blindés Panzerhaubitze 2000, “l’artillerie la plus lourde de l’armée néerlandaise”, capables de tirer sur des cibles ennemies à une distance d’environ 50 kilomètres. Le ministère néerlandais de la Défense a annoncé que l’Allemagne serait chargée de former les troupes ukrainiennes pour y faire face.

Poutine est-il “sérieux” dans sa volonté de négocier ?

De son côté, Moscou continue de chercher à stopper les livraisons d’armes occidentales. Mardi, un responsable ukrainien a annoncé que les forces du Kremlin bombardaient des ponts et des voies ferrées pour empêcher le matériel d’atteindre les troupes ukrainiennes. Un grand pont reliant la Roumanie à l’Ukraine par l’embouchure du Dniestr a été particulièrement touché.

Enfin, les Américains ont également fait savoir – par la voix du ministre de la Justice Merrick Garland – qu’ils étaient favorables au transfert vers l’Ukraine des fonds prélevés sur les avoirs saisis à la Russie dans le cadre des sanctions internationales. “Nous soutiendrons un projet de loi qui permettra à une partie de cet argent d’aller directement à l’Ukraine”, a-t-il déclaré au parlement américain.

De plus, alors qu’Anthony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a déclaré que Vladimir Poutine n’était pas “sérieux” dans sa volonté de négocier, des progrès semblaient être faits sur les civils ukrainiens victimes de la guerre. La Russie s’est déclarée “prête à coopérer” avec l’ONU pour “libérer” la population civile en Ukraine, selon les termes utilisés par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

L’ONU réclame des corridors humanitaires

“Notre objectif principal est de protéger la population civile. Nous sommes prêts à coopérer avec nos collègues de l’ONU pour alléger les souffrances de la population civile », a déclaré Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse avec le secrétaire général de l’ONU à Moscou.

Ce dernier, Antonio Guterres, a plaidé mardi pour un cessez-le-feu en Ukraine “au plus vite”. A l’occasion de sa première visite en Russie depuis le début des hostilités, il a également appelé Kiev et Moscou à travailler avec l’ONU pour ouvrir des couloirs humanitaires. Il s’est dit “préoccupé par les informations répétées sur d’éventuels crimes de guerre” en Ukraine, affirmant qu’ils “nécessitaient une enquête indépendante”.

Malgré les batailles en cours, Vladimir Poutine a pour sa part assuré Antonio Guterres : “J’espère que nous parviendrons à un résultat positif”. Et de réitérer sa volonté expansionniste implicite pour la Russie, regrettant que les négociations n’avancent plus alors que les Ukrainiens les conditionnaient “à une certaine compréhension des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine”.

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