France

Le parti d’Edouard Philippe s’est “surpris” de ne plus parler à la majorité

Les tensions autour des élections législatives sont fortes dans toute la classe politique, le vainqueur de l’élection présidentielle ne faisant pas exception. Horizons, le parti d’Edouard Philippe, se dit “surpris” qu’il n’y ait plus de “discussions” avec ses partenaires de la majorité à l’approche des élections des 12 et 19 juin, avec des regrets exprimés par certains de ses dirigeants issus du service politique .

“La discussion avec les partenaires majoritaires que nous avions demandée n’a pas eu lieu. Nous sommes surpris. Et nous attendons que cela se produise », a déclaré un membre d’Horizons. Alors que la première salve d’investitures majoritaires doit être dévoilée prochainement, un autre chef de l’exécutif a souligné que “le dispositif n’est pas stagnant, non résolu” entre les alliés. S’il y a eu “des échanges préparatoires” avant le premier tour de l’élection présidentielle, Horizons “attend de reprendre” depuis, même si “des discussions entre La République en marche et le MoDem se déroulent en parallèle”.

L’influence de Philippe dans le viseur de Macron

En toile de fond, des tensions récurrentes entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron, qui semblaient pourtant retenus lors de la présidentielle, le maire du Havre accueillant notamment le candidat à la présidentielle dans sa forteresse entre deux tours. Mais le chef de l’Etat chasse à droite et peut directement conclure des pactes avec les députés Les Républicains, favorables à la majorité présidentielle. Une manière pour Emmanuel Macron de contourner et de réduire l’influence d’Edouard Philippe, qui visera 30/40 députés, selon un député du parti.

En cabinet politique mardi, l’ancien Premier ministre a déclaré en retour, selon plusieurs participants : “Je n’ai jamais été lié par un accord que je n’ai pas passé”. Étant entendu que, sans concertation, Horizons pourra désigner des candidats, y compris dans les circonscriptions respectives par accord entre la majorité et ceux des députés LR. “On peut étirer l’échelle, parfois il y a un comportement un peu irrationnel envers Edouard Philippe”, a-t-il dit, notant que le PDG du modem, François Bayrou, avait publiquement appelé à “avoir Edouard Philippe autour de la table”.

L’ancien locataire de Matignon a également fermé la porte à l’hypothèse du parti unique évoquée par Emmanuel Macron, estimant qu’elle “ne semble pas envisageable”. “Un parti allant de Rebsamen (socialiste) à Abad (LR, pas encore rallié) a de quoi frapper les adducteurs”, a déclaré le PDG d’Horizons. Dès lors, outre la composition du prochain gouvernement, le chef de l’Etat devra s’employer à déminer les relations entre ses partisans.