OTTAWA La Banque du Canada relève son taux directeur d’un demi-point de pourcentage, le faisant passer de 0,5 % à 1 %, dans le but de freiner l’inflation stimulée par l’invasion russe de l’Ukraine.
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Aucune hausse aussi soudaine n’a été enregistrée depuis mai 2000, et « les Canadiens devraient s’attendre à d’autres hausses », prévient le gouverneur de la Banque du Canada, Typh McLem.
Cela montre que le taux d’intérêt directeur devra être progressivement ramené au “neutre”, c’est-à-dire. entre 2 et 3 %, voire un peu plus pour stopper l’inflation, qui est désormais de 5,7 %.
Photo de Francis Halin
La courtière immobilière indépendante Candiac Anna Estefan est d’avis que les moins nantis auront le plus de difficulté à avaler la hausse des taux d’intérêt hypothécaires.
Cela dépasse largement l’objectif de 2% de la banque, mais aussi sa prévision de janvier. Puis l’institution prévoit une inflation de 5,1% au premier trimestre et une baisse à 3% en fin d’année. Il estime maintenant qu’il faudra 2023 ans pour que l’inflation tombe à 2,8 %.
Pour y parvenir, “nous prendrons des mesures énergiques si nécessaire”, a déclaré M. McLem. Soulageant l’anxiété des consommateurs, il a rappelé que le taux directeur était de 1,75 % avant la pandémie.
Depuis lors, cependant, les prix de l’immobilier ont augmenté. La hausse des taux hypothécaires sera donc un défi de taille, d’autant plus que les ratios d’endettement des ménages canadiens sont parmi les plus élevés au monde.
L’engouement pour l’immobilier
Dominic Saint-Pierre, vice-président et directeur général, Québec chez Royal LePage, ne s’attend pas à ce que la hausse des taux d’intérêt apaise le marché immobilier.
“La demande est si forte qu’elle ne changera pas grand-chose”, a-t-il dit, notant que seule une augmentation de l’offre de logements changera la donne.
Or, les mesures annoncées dans le budget fédéral ne permettront de construire que 100 000 unités en cinq ans à l’échelle du pays, alors qu’au Québec seulement il en manquera entre 150 000 et 200 000, selon Royal LePage.
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Le poids de la guerre
Pendant ce temps, l’économie mondiale tremble : “la guerre en Ukraine perturbe la reprise mondiale”, “l’instabilité s’est accrue”, “la confiance est en baisse”, a déclaré la banque centrale.
La guerre fait monter les prix du pétrole, du gaz et des matières premières et perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales. Dans le même temps, des épidémies de COVID-19 secouent l’économie chinoise.
Dans ce contexte, de plus en plus d’entreprises signalent qu’elles peuvent augmenter leurs prix pour compenser la hausse des coûts des matières premières, du transport et de la main-d’œuvre.
En conséquence, il existe un “risque croissant que les attentes d’inflation élevée se renforcent”, a déclaré la banque.
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