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Direction du Parti conservateur Charest dévoile son plan climat

(Ottawa) Le candidat du Parti conservateur du Canada (PCC), Jean Charest, a promis d’abroger le prix du carbone du gouvernement libéral et d’abolir la taxe de vente harmonisée (TVH) fédérale pour les achats à faible émission de carbone.

Posté à 18h27

Stéphanie TaylorLa Presse Canadienne

Il promet également de s’en tenir à un objectif moins ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays d’ici 2030 s’il remporte les élections du 10 septembre et porte les conservateurs au pouvoir. Il propose de faire payer le prix du carbone aux émissions industrielles dans le cadre d’une « focalisation accrue sur les émissions industrielles ».

Le plan, partagé avec La Presse canadienne, n’a pas fourni de détails sur le prix.

“Le carbone a un prix et nous choisissons de suivre la voie des émissions élevées”, a déclaré lundi M. Charest, ancien premier ministre du Québec, en entrevue. “C’est l’approche qui, je pense, sera la plus efficace. »

La taxe fédérale sur le carbone, qui est maintenant de 50 $ par tonne d’émissions, s’applique directement à l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba et l’Ontario, provinces où les consommateurs reçoivent des chèques de rabais du gouvernement fédéral. Toutes les autres provinces ont leur propre système de tarification du carbone qui respecte les normes fédérales minimales.

Jean Charest entend respecter la compétence des provinces pour décider de la meilleure façon de réduire leurs émissions, notant les différences entre le Québec, par exemple, qui possède beaucoup d’énergie hydroélectrique, et l’Alberta, où l’économie est liée au pétrole. et gaz.

“Il est logique de pouvoir adopter différentes approches, compte tenu de différentes réalités”, a-t-il déclaré.

S’il devient premier ministre, le candidat du chef conservateur ne parviendra pas à atteindre l’objectif du premier ministre Justin Trudeau dans le cadre de l’accord de l’ONU sur le climat, qui réduira les émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 à 2030. M. Charest s’en tenir à l’objectif de 30 % fixé par l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper, qu’il a qualifié de plus réalisable et réaliste.

“Nous avons vu ce film, je ne sais pas combien de fois, pour l’établissement d’objectifs et l’échec”, a-t-il déclaré.

L’abolition de la taxe sur le carbone est l’un des rassemblements les plus populaires des conservateurs fidèles, dont beaucoup sont originaires de la Saskatchewan et de l’Alberta. Ils disent que c’est inefficace et punitif pour les familles.

Un autre candidat du Parti conservateur, Pierre Poalievre, a déjà promis de le faire. Il avait précédemment attaqué M. Charest pour son soutien à la tarification du carbone et laissé entendre que son adversaire, qui n’a pas encore présenté son plan climat, appuyait les mesures imposées par le premier ministre Trudeau.

Lorsque Jean Charest dirigeait le gouvernement du Québec, il a instauré un système de restrictions et d’échanges, qui est une forme de tarification du carbone. Il a également été secrétaire fédéral à l’Environnement sous l’ancien premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney.

Pour encourager les Canadiens à réduire leur propre empreinte carbone, le plan de Jean Charest propose d’éliminer la partie fédérale de la TVH pour les achats tels que les véhicules électriques, les appareils Energy Star et les fenêtres à haute efficacité. Il appartiendra aux provinces de décider de réduire ou non leur propre partie de la TVH.

M. Charest s’est également engagé à utiliser les crédits d’impôt pour les technologies de captage et de stockage du carbone et les installations d’élimination du carbone.

Le captage et le stockage du carbone consiste à capter les émissions industrielles et à les stocker sous terre afin qu’elles ne soient pas rejetées dans l’atmosphère, où elles contribuent au réchauffement climatique.

Le gouvernement libéral a prévu 2,6 milliards de dollars sur cinq ans pour un crédit d’impôt pour les entreprises qui investissent dans des projets utilisant la technologie.

Le plan de Charest promet également d’intégrer l’énergie nucléaire dans le nouveau programme fédéral d’obligations vertes dans le cadre de la pression pour plus de technologies vertes, dont il dit que le Canada doit exporter.

L’imposition de tarifs marginaux sur le carbone et l’accélération des approbations pour les projets qui réduisent les émissions figurent également à son ordre du jour.

Stuart Elgie, directeur de l’Institut de l’environnement de l’Université d’Ottawa, à qui l’on a montré le plan de Jean-Charest, l’a trouvé crédible. Il a ajouté que l’expérience de M. Charest au gouvernement faisait de lui le candidat le plus soucieux du climat dans la course.

Stuart Elgie a déclaré qu’il aimait la proposition de supprimer la TVH des produits à faible émission de carbone, qui, selon lui, aiderait les consommateurs.

“Je préfère qu’il mette le prix du carbone sur les émissions de l’industrie. Il vaudrait mieux que ce prix s’applique à toutes les diffusions », a-t-il dit.

“La principale faiblesse du plan est qu’il n’y aura pas de prix du carbone pour les consommateurs, qui devront donc utiliser d’autres instruments pour parvenir à ces réductions d’émissions. »

L’ancienne chef conservatrice Erin O’Toole s’est retrouvée dans l’eau chaude avec son caucus et l’ensemble des membres du parti l’année dernière après les avoir surpris avec l’introduction d’une taxe sur le carbone sur l’utilisation de la propriété comme carburant, à la suite d’une campagne des chefs libéraux pour éliminer le candidat aux émissions de carbone. le prix.

Michael Bernstein, PDG de Clean Prosperity, une organisation à but non lucratif qui plaide pour que les conservateurs considèrent la tarification du carbone comme le moyen le plus rentable de réduire les émissions, a déclaré lundi qu’il n’était pas surpris de voir l’exclusion du prix du carbone pour les consommateurs. Selon lui, il est clair que l’opposition à la politique est devenue un élément central de l’identité conservatrice pour de nombreux membres du parti.