France

Emmanuel Macron et Marine Le Pen préparent un débat ; Alexeï Navalny appelle à voter pour le président sortant


Le débat entre les deux tours, un exercice très structuré pour les journalistes

Mener le débat entre les deux tours est certes prestigieux, mais ce n’est pas l’exercice rêvé pour des journalistes réduits au rôle d'”orateurs”, estiment Natalie Saint-Crick et Christophe Jakubishin, arbitres du premier Macron-Le Pen en 2017. Selon une interview conjointe pour l’Agence France-Presse, les deux anciens chefs de services politiques, France 2 pour le premier et TF1 pour le second, n’ont pas les meilleurs souvenirs journalistiques.

Sélectionnés à la dernière minute dans leurs chaînes respectives, ils insistent tous les deux sur le caractère extrêmement “limité” de l’exercice, qui laisse peu de place aux enquêteurs. “Je me sentais plus conférencier que journaliste”, avoue Christoph Jakubyszyn, aujourd’hui chez BFM Business. “Vous êtes dans le rôle du maître des horloges et des commérages”, renchérit Natalie Saint-Crick, toujours en France.-n Yakubishin.

Afin de respecter les règles de neutralité édictées par le régulateur des médias, l’Arcom, anciennement connu sous le nom de CSA, est privilégié pour “les sujets les plus plats possibles, pas du tout polémiques”, rappelle Mme Saint-Cricq. Et il y a “un manque de droit de suite, qui est le principe même du journalisme”, déplore-t-elle.

Rétrospectivement, Natalie Saint-Crick regrette de ne pas avoir appelé les deux candidats pour commander davantage. “C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. Lorsque vous êtes sur le plateau, sans communication avec l’extérieur sauf par téléphone, les deux médias vous disent : “Maintenant, il faut passer à autre chose”, “Attention, ceci et cela est en avance sur le temps de parole”, c’est dur intervenir. »

“Quand un candidat fait une erreur factuelle ou est approximatif, nous n’avons pas le droit de le contredire, cela dépend de son adversaire pour le faire”, a ajouté M. Jakubishin, qui a comparé le débat à un match de boxe dans lequel il était plutôt un arbitre. qu’un journaliste. ”. “Entre les questions on baisse notre micro, c’est dans le sens qu’on est là pour jouer les sujets les uns après les autres”, poursuit le journaliste.