Le Monde tient un agenda de l’élection présidentielle de 2022 : une mise à jour quotidienne est publiée chaque soir à 19 heures, attirant l’attention sur les événements politiques de la journée écoulée et évoquant les nominations à venir.
Le fait du jour. Emmanuel Macron a été réélu président, et maintenant ?
Favoris et drapeaux du parti, déjà rangés après la sobre fête du Champ-de-Mars dimanche soir, Emmanuel Macron doit désormais envisager avec impatience le début de son second mandat, avec de nombreuses questions à trancher. Quel premier ministre nommer à Matignon ? Quel gouvernement créer ? Et quels seront les projets prioritaires pour les mois à venir ?
Tout d’abord, Emmanuel Macron, même s’il reste à l’Elysée, devra participer à la cérémonie d’investissement, qui marque le début d’un nouveau quinquennat. Celle-ci aura lieu entre la proclamation officielle des résultats du Conseil constitutionnel, prévue le 27 avril (ou le lendemain), et la fin officielle du premier mandat de l’actuel président, le 13 mai. Dans la foulée, comme il y a cinq ans, M. Macron a dû se rendre au lit des soldats blessés dans l’opération avant de s’envoler pour Berlin pour rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz.
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Ensuite, il y aura la question du nouveau Premier ministre. L’actuel locataire de Matignon, Jean Castex, doit démissionner vers la fin de cette semaine, à l’issue d’un conseil des ministres mercredi. Son suppléant doit être nommé immédiatement début mai pour lui laisser le temps de mener la campagne des législatives. Mais qui remplacera l’actuel premier ministre ? En ce moment, les deux noms qui se répandent avec le plus d’insistance sont ceux du ministre de l’Agriculture Julien Denormandi et de la ministre du Travail Elizabeth Bourne. Une fois le locataire de Matignon nommé, le nouveau gouvernement peut être annoncé en deux étapes : d’abord, les ministres et les vice-ministres ; puis les secrétaires d’Etat, après les élections législatives, pour « ajuster » la composition de l’équipe en fonction des résultats.
Resteront alors les premières réformes du second quinquennat de Macron. Concernant la méthode, le candidat a promis lors de sa campagne qu’il souhaitait « changer le lendemain de l’élection » en « liant davantage [les Français], à terme, en leur donnant une place en tant que véritables acteurs ». Il a même assuré qu’il entend mener un « nouveau grand débat permanent ». En substance, Emmanuel Macron a identifié plusieurs “projets prioritaires” qu’il souhaite lancer “cet été” ou l’année prochaine. Parmi eux, la lutte pour le pouvoir d’achat, qui était l’un des thèmes principaux de cette campagne.
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M. Macron a promis le 13 avril à TF1 de voter une “loi sur le pouvoir d’achat exclusif dès cet été” avec au programme, la réindexation des retraites contre l’inflation, l’augmentation de la prime de Macron de 1 000 € à 6 000 € ou encore l’instauration d’un dividende salarié”. Quant à la réforme la plus sensible, celle des retraites, afin de ramener progressivement l’âge de la retraite à 65 ans, M. Macron veut la lancer “à l’automne”, préférant “la concertation avec les partenaires sociaux” au préalable. En parallèle, elle compte aussi lancer cette année des concertations dans plusieurs domaines : école, santé, autonomie, justice.
La photo du jour. Les députés de la République populaire de Chine se consultent à huis clos sur les élections législatives
Les législateurs républicains se sont réunis à l’Assemblée nationale, lundi 25 avril 2022, pour discuter des prochaines élections législatives. JULIEN MUGE POUR LE MONDE
Dans le cadre du parti Les Républicains (LR), absent – comme en 2017 – du second tour de la présidentielle, il était temps lundi de se tourner vers les législatives. Avec une question qui divise tout le mouvement : faut-il rejoindre le « grand rassemblement » prôné par Emmanuel Macron et souhaité par Nicolas Sarkozy, ou faut-il rester dans l’opposition ?
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Afin de commencer à répondre, les députés de la République populaire de Chine se sont réunis à l’Assemblée nationale tout l’après-midi. Invité sur le plateau de France 2 dimanche soir, le président du parti Christian Jacob a toutefois tenu à pointer le plus possible les divergences entre le parti qu’il dirige et la majorité sortante : « La bataille pour la législature commence aujourd’hui. Contrairement à la majorité présidentielle, nous avons des élus qui ont des ancres qui connaissent leurs territoires. C’est une nouvelle campagne qui démarre », a-t-il déclaré. Les propos sonnent comme un rappel des législateurs qui pourraient être tentés par l’avènement du macronisme, mais aussi un message aux électeurs de droite désorientés par les divers postes dans lesquels ils cohabitent.
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De son côté, le candidat républicain à la présidentielle Valery Pecres, qui a recueilli 4,78% des suffrages au premier tour le 10 avril, a renouvelé lundi un appel aux dons après avoir levé 2 millions d’euros. Un montant encore insuffisant, puisqu’il doit combler un vide de 5 millions d’euros laissé après sa défaite. “Nous sommes encore loin. C’est pourquoi je renouvelle mon appel aux dons », a-t-elle déclaré dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux, exhortant ceux qui partagent [ses] croyances », mais aussi ceux qui « par peur des extrêmes ont choisi le vote utile du premier tour ».
Phrase du jour.
“Il doit se faire sauter la tête, ce qui est énorme, et arrêter d’insulter les gens.”
La porte était fermée, maintenant elle semble verrouillée. Quelques heures après la défaite de Marin Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, soulignée par le commentaire cinglant d’Eric Zemmour, Luis Aliot a catégoriquement rejeté toute hypothèse d’alliance avec la Reconquête ! pour le législateur.
Le maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement national (RN), invité de France Inter lundi matin, a dit tout le mal qu’il pense des leçons données par M. Zemmour après s’être plaint dimanche soir que la défaite approchait pour “La huitième fois le nom de Le Pen” – père et fille ensemble. Il y a à peine deux semaines, cependant, M. Zemmour a appelé à voter pour Mme Le Pen au second tour, et ses proches – Marion Marshall, Nicolas Bay et Guillaume Peltier – ont fait campagne dans une tribune en faveur d’une “coalition des droits”, comprenant RN, en vue des élections législatives.
“Il doit se faire sauter la tête, ce qui est énorme, et arrêter d’insulter les gens”, a déclaré M. Alio à France Inter. Juste parce que pour la première fois on ne peut pas dire qu’il ait brillé : il fallait encore qu’il monte au sommet et gagne le système, il a fait 7% [au premier tour]. Je pense qu’il a juste besoin d’être plus modeste, plus humble. M. Aliot conclut avec tant d’hostilité : « Je ne vois pas comment on peut faire une union en bonne et due forme avec la Reconquête ! aujourd’hui. »
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Ces dénis en série n’ont pas empêché Eric Semmore de tenter encore et encore sa chance, s’adressant lundi à son rival directement sur Twitter : « Marin Le Pen, en acceptant la main que je vous tends, vous avez l’opportunité de mettre fin au cordon sanitaire qui stérilisé les chances du camp national pendant quarante ans. Prenez-le, pas pour nous, pour la France. Faisons cela. La totalité. »
Le jour où… En 2007, Nicolas Sarkozy passe de candidat à la présidentielle au soir de sa victoire
Dans les archives de “Le Monde” du 7 mai 2007.
Il attendait ce moment depuis si longtemps. Il y pensait tous les jours, pas seulement quand [il] rasage[ait] Il l’avait avoué dans une formule qui est devenue connue. Ce 6 mai 2007 marque la consécration de Nicolas Sarkozy, qui remporte l’élection présidentielle avec 53 % des voix face à la socialiste Ségolène Royal. Le lendemain, dans les pages du Monde, le journaliste Philippe Ride revient sur ce soir, où le candidat de l’Union du mouvement populaire (UMP) “a changé de président de la république” après avoir remporté la “bataille des valeurs”. Ce dernier profite alors de chaque instant de celui-ci…
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