LES BOURSES EUROPÉENNES DEVRAIENT CHUTER
de Mark Angran
PARIS (Reuters) – Les principales places boursières européennes devraient chuter vendredi après Wall Street et Tokyo après les déclarations de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, confirmant le scénario d’une hausse des taux d’intérêt d’un demi-point début mai et une série de camps supplémentaires après cela.
Les contrats à terme sur indices baissent de 1,82 % pour le CAC 40 à Paris, de 1,44 % pour le Dax à Francfort, de 1,22 % pour le FTSE 100 à Londres et de 1,71 % pour l’EuroStoxx 50.
Une augmentation de 50 points de base de l’objectif de taux d’intérêt pour les fonds fédéraux («fonds financés») sera «sur la table» lors de la réunion de politique monétaire des 3 et 4 mai, a déclaré jeudi Jerome Powell à l’issue des pourparlers. marchés européens avant de confirmer implicitement un scénario privilégié par les marchés d’une série de hausses d’un demi-point de pourcentage dans les mois à venir.
Suite à ces commentaires, les analystes de Nomura ont dit s’attendre à une hausse de 75 points de base en juin puis en juillet, ce qui sera la hausse la plus rapide depuis 1994.
“A court terme, la Fed semble se concentrer uniquement sur le retour des taux d’intérêt à un niveau neutre d’environ 2,25% à 2,50%”, ont-ils expliqué.
Dans le même temps, dans la zone euro, le scénario d’une première hausse des taux d’intérêt en juillet continue de s’intensifier, selon les responsables de la Banque centrale européenne (BCE).
Par conséquent, le climat général est défavorable aux actions, d’autant plus que les détentions prolongées en Chine risquent d’alimenter l’inflation dans les semaines et les mois à venir tant qu’elles affectent l’activité.
Dans ce contexte, les premiers résultats des enquêtes mensuelles S&P Global PMI attendus ce matin en Europe seront examinés avec attention.
Au menu du jour figurent également les résultats de plusieurs grands groupes européens, dont SAP, Renault et EssilorLuxottica.
LE PRIX
La rhétorique offensive de la Fed sur les taux d’intérêt continue d’alimenter la hausse des rendements des obligations d’État américaines : le 10 ans, à 2,9317 %, se rapproche à nouveau du seuil de 3 % sur lequel il a buté plus tôt cette semaine. Le 5 ans a franchi ce seuil de 3 % pour la première fois depuis fin 2018, et le 2 ans a atteint un nouveau sommet de plus de 3 ans à 2,762 %.
En Europe, le dix ans allemand a progressé de plus de trois points de base en début d’échange de 0,955%, et le deux ans a été le plus élevé depuis début 2014 de 0,21%. Les marchés monétaires évaluent déjà de 80 points de base, augmentant le taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) d’ici la fin de l’année.
SUR WALL STREET
La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi après avoir renoncé à ses gains initiaux alors que les déclarations de Jerome Powell ont placé la hausse des taux d’intérêt au premier plan des préoccupations des investisseurs.
L’indice Dow Jones a chuté de 1,05 %, soit 368,03 points, à 34 792,76 points, le Standard & Poor’s 500 a perdu 65,79 points (-1,48 %) à 4 393,66, et le Nasdaq Composite a chuté de 278 407,1 % à 7,16,1 points.
Pourtant, tous trois sont passés au vert après une série de résultats bien accueillis par l’entreprise, comme ceux de Tesla (+3,23%) ou de plusieurs compagnies aériennes.
Les propos de Jerome Powell ont repoussé les valeurs de forte croissance, comme Alphabet (-2,51%) ou Amazon (-3,7%).
Les contrats à terme sur les principaux indices signalent une nouvelle baisse d’environ 0,2 %.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a terminé à 1,63%, une baisse qui a particulièrement affecté la technologie et la hausse des actions.
En Chine, les principaux indices, qui ont fluctué pendant la majeure partie de la séance, sont repartis à la hausse après avoir atteint leur plus bas niveau depuis la mi-mars : le Shanghai SSE Composite a progressé de 0,66% et le CSI 300 de 0%, 8%.
CHANGEMENTS
Le dollar a perdu quelques positions face aux autres grandes devises (-0,09%) après avoir progressé de près de 0,2%, se félicitant des propos de Jerome Powell jeudi.
L’euro, en revanche, est monté à 1,0846 dollar (+0,09%) et affiche actuellement une hausse hebdomadaire d’environ 0,3% après deux semaines consécutives de baisse.
BEURRE
Le marché pétrolier souffre à nouveau de la perspective d’une remontée des taux d’intérêt, ainsi que des craintes d’une faiblesse persistante de la demande chinoise et se dirige vers une baisse d’environ 4% sur la semaine.
Le Brent a chuté de 1,08% à 107,16 dollars le baril et le West Texas Intermediate (WTI) américain a cédé 1,16% à 102,59 dollars.
(Édité par Mathieu Protar)
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