Le PDG de l’Ifop Frédéric Daby et le politologue Jean-Philippe Dubrul analysent en temps réel pour Paris Match la dernière semaine de notre scrutin présidentiel quotidien.
Il s’est abstenu plus qu’au premier tour
A deux jours du second tour de l’élection présidentielle, la participation devrait être inférieure à celle du premier tour en métropole : 74,5 % ce vendredi, contre 76,2 % il y a deux ans. semaines (le résultat France entière est de 73,7 %). Cette différence de mobilisation annoncée entre les deux tours confirme l’exception de 2017, à savoir le second tour, qui a été évité par le premier (74,6 % contre 77,8 % dans l’ensemble de la France), contrairement à la tradition de surclassement au second tour. république du cinquième tour. Dans le détail, les générations et les clivages sociaux jouent toujours un rôle majeur dans la « propension à s’abstenir » des Français : 31 % des 18-24 ans contre 21 % des 65 ans et plus ; 28% des CSP, contre 19% des managers ; 36% des plus pauvres contre 18% des plus riches.
Quelle est la suite de cette annonce ?
Présidentielle : dernières heures de tapage et de ferveur pour les deux candidats
Quelle est la suite de cette annonce ?
Un net avantage pour Emmanuel Macron
Cette structure de vote assez typique contribue à expliquer la nette avance du président sortant pour ce second tour : il est désormais crédité de 55 % des voix, contre 45 % pour Marin Le Pen. Un écart d’une dizaine de points, qui sur la base du nombre de suffrages exprimés en 2017 pourrait représenter environ trois millions de voix. Malgré cet écart avec le candidat du Rassemblement national, un résultat de 45 % serait tout de même un bond de plus de dix points par rapport à son résultat réel en 2017. Autre amélioration par rapport à la dernière présidentielle : l’intention de voter pour Marin Le Pen faite ne faiblit pas après le débat entre les deux tours. En effet, alors qu’elle recueillait en moyenne 40% des suffrages à l’issue du premier tour de 2017, son résultat a commencé à s’effondrer au lendemain du débat et s’est terminé à 33,9%. Il n’y a pas eu d’effondrement entre les tours cette année, malgré quelques “relâchements” : l’effet du débat semble pour l’instant extrêmement limité.
Quelle est la suite de cette annonce Quelle est la suite de cette annonce
Lire aussi : Pour Emmanuel Macron : “Je crois en l’économie sociale de marché”
Clé de Mélenchon
Dans ce second tour, plus intense qu’en 2017, mais avec une nette avance d’Emmanuel Macron sur Marin Le Pen, le comportement des électeurs de Jean-Luc Mélenchon semble décidément le plus prudent. Avec un résultat électoral inattendu de 7,7 millions de voix, le leader de La France Insoumise rêve d’être roi. Pourtant, lors du tour à deux tours, ses électeurs se sont partagés à parts égales entre deux attitudes : voter pour Emmanuel Macron (40 %) et s’abstenir soit d’un vote vide, soit d’un vote nul (41 %). On constate que le reste des électeurs viole la seule consigne de vote donnée par Jean-Luc Melanchon, donnant 19% des voix à Marin Le Pen. A l’exception d’un grand renversement – mais arithmétiquement possible – de l’attitude des électeurs ou des abstentionnistes de Mélenchon au premier tour, le résultat de la présidentielle de 2022 semble donc clair.
Lire aussi : Législatives : les rebelles en position de force
Add Comment