Le Texas, dans le sud des États-Unis, a exécuté jeudi son plus ancien condamné à mort, plus de 30 ans après le meurtre dont il a été reconnu coupable, malgré les appels à la clémence des opposants à la peine de mort.
Carl Buntion, 78 ans, a reçu une injection létale à 18 h 24, heure locale, à la prison de Huntsville, au Texas, avant d’être déclaré mort à 18 h 39, selon un document du service correctionnel du Texas.
Le Tennessee, qui a également dû tuer son aîné condamné à mort jeudi, a reporté l’exécution à la dernière minute, selon un tweet du gouverneur Bill Lee.
“J’ai des remords pour ce que j’ai fait”, a déclaré Carl Buntion dans ses derniers mots. “Je suis prêt à partir.”
Devant la prison de Huntsville, des manifestants ont crié “l’exécution n’est pas une solution” et des dizaines de personnes se sont rassemblées pour la soutenir, a indiqué sur place un correspondant de l’AFP. La famille du policier décédé était également présente.
Les avocats de Carl Buntion ont indiqué à l’AFP qu’ils avaient déposé un dernier recours devant la Cour suprême des États-Unis, mais en vain.
Les défenseurs de Carl Buntion n’essayaient plus de prouver son innocence. Mais au Texas, grand État conservateur du sud, le plus exécuté des États-Unis, une personne ne peut être condamnée à mort que si un jury y trouve un danger futur pour les autres.
Or, M. Buntion, qui souffrait notamment d’arthrose, de vertiges, d’hépatite et de cirrhose, “ne pouvait plus être dangereux”, a évoqué ses avocats dans une plainte, après avoir été déboutée, devant le Pardon Committee et la libération conditionnelle du Texas.
En juin 1990, cet homme, élevé par un alcoolique et un père cruel, avait déjà été condamné 13 fois et avait été libéré sur parole pour avoir abusé sexuellement d’un enfant.
Lors d’une intervention pour une infraction courante à Houston, Carl Buntion a tiré et tué le policier James Erby.
Condamné à mort, il a vu cette peine être annulée en 2009 par la Cour suprême du Texas, qui a jugé que la défense ne pouvait pas être entendue correctement par les jurés.
Mais en 2012, il a de nouveau été condamné à mort.
Carl Buntion a été isolé dans sa cellule 23 heures par jour pendant 20 ans.
L’année dernière, la Cour suprême des États-Unis a refusé d’annuler sa condamnation, mais le juge progressiste Stephen Brier a déclaré que la durée de sa détention remettait en question la constitutionnalité de la peine de mort.
Le gouverneur du Tennessee, Bill Lee, a annoncé jeudi après-midi que l’exécution d’Oscar Smith n’aurait pas lieu ce soir-là “en raison d’un manque de préparation pour l’injection létale”, accordant un “sursis temporaire” jusqu’à ce que l’affaire soit réglée.
Oscar Smith, 72 ans, a été reconnu coupable du meurtre de son ex-femme et de ses deux fils en 1989.
Toutes les plaintes d’Oscar Smith ont été rejetées jusqu’à présent. Ses avocats avaient déposé un dernier recours devant la Cour suprême. Son exécution, initialement prévue à 19 heures, heure locale, devait être la première au Tennessee depuis le début de la pandémie de COVID-19.
“Après un examen approfondi de la demande de grâce d’Oscar Smith et un examen attentif de l’affaire, le verdict du Tennessee restera en vigueur et je n’interviendrai pas”, a déclaré Bill Lee mardi.
Cette décision a alors été jugée “extrêmement décevante” pour l’avocat de M. Smith. Ce dernier “affirme être innocent depuis plus de trente ans”, a déclaré Amy Harwell à CNN, confirmant que de nouvelles techniques d’analyse ADN de l’arme du crime prouvent ses dénégations.
Au Texas, l’exécution de Carl Buntion doit être suivie de celle de Melissa Lucio, accusée d’avoir tué sa fille de 2 ans en 2007, prévue le 27 avril.
Condamnée à l’issue d’un procès controversé, elle est soutenue par de nombreux élus démocrates et républicains, ainsi que par la star de télé-réalité Kim Kardashian, qui ont contribué à promouvoir ce que ses défenseurs appellent une erreur judiciaire.
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