Ce mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouveront, comme en 2017, face à face pour le débat de l’entre-deux tours à 21h00. Yahoo revient sur les temps forts de ce débat traditionnel, créé en 1974.
Comme du déjà-vu. Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marin Le Pen se sont qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle et se retrouveront lors du traditionnel débat d’entre-deux tours. Un débat tendu, marqué par le ton souvent agressif des deux candidats, qui ont tenu leurs propos à la limite de l’inouï.
Depuis 1974 et le premier débat télévisé avant le second tour de l’élection présidentielle, chacune de ces 7 soirées (ndlr : pas 8, le débat entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac en 2002 n’a jamais eu lieu) a laissé un moment inoubliable. la mémoire collective. De Valérie Giscard d’Estaing et François Mitterrand à Marine Le Pen et Emmanuel Macron en passant par Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, Yahoo revient sur les grands moments de l’histoire de ce débat, inspiré de l’événement politique américain.
“Vous n’avez pas le monopole du coeur”
Le premier débat télévisé entre deux candidats au second tour a eu lieu le 10 mai 1974 entre Valérie Giscard d’Estaing et François Mitterrand et a attiré 25 millions de téléspectateurs. Le candidat PS a déclaré que la répartition de la croissance était “une affaire de cœur, pas seulement d’intelligence économique”, ce à quoi le candidat de droite a répondu par une phrase restée connue un demi-siècle plus tard : “Vous n’avez pas le monopole du cœur”. Ce débat a remporté plus d’un point dans les sondages VGE, qui a remporté l’élection 9 jours plus tard.
“Je ne suis pas votre élève. Vous n’êtes pas le président de la république ici.”
Sept ans après leur premier débat, François Mitterrand et Valérie Giscard d’Estaing se retrouvent face à face avant le second tour, cette fois devant 30 millions de spectateurs. Dominé lors du débat précédent, le candidat PS a décidé de se venger et a prononcé une phrase qui a été reprise à plusieurs reprises lors du débat suivant. Lorsque VGE lui a demandé d’enseigner la marque allemande, François Mitterrand a répondu : « Je n’aime pas vos méthodes. Je ne suis pas votre élève. Ici vous n’êtes pas le président de la république, mais mon adversaire.
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“Vous avez tout à fait raison, Monsieur le Premier ministre”
Pour la troisième fois consécutive, François Mitterrand a atteint le second tour de l’élection présidentielle et a donc pris part au débat entre les deux tours. Le 28 avril 1988, en cette période de cohabitation, le président sortant affronte son premier ministre et de nouveau devant 30 millions de téléspectateurs toujours aussi attentifs à ce débat télévisé. Alors que Jacques Chirac veut être sur un pied d’égalité avec le président, il a déclaré : “Ce soir vous n’êtes pas le président de la république, nous sommes deux candidats égaux et nous sommes soumis au jugement des Français, le seul qui compte. Alors vous me permettrez de vous appeler Monsieur Mitterrand », le président sortant a ironiquement endossé les propos de son président sortant par cette réponse cinglante, devenue mythique : « Mais vous avez tout à fait raison, Monsieur le Premier ministre.
“Mieux vaut avoir 5 ans avec Jospin que 7 ans avec Jacques Chirac”
Le débat de l’élection présidentielle de 1995 n’a pas marqué les esprits d’hostilité entre les deux candidats. Contrairement aux duels précédents, les deux candidats ont été très polis, ne s’arrêtant presque jamais devant 16,8 millions de spectateurs. L’histoire ne retiendra ce débat que de ce débat plein d’humour de la part du candidat socialiste, “mais au fond sérieux”, qui propose de réduire la durée de la présidence de 7 à 5 ans : “Mieux vaut 5 ans avec Jospin que 7 ans avec Jacques Chirac.”
“Je ne me suis pas emporté, je suis en colère”
Douze ans après le dernier débat de l’entre-deux tours, Jacques Chirac ayant rejeté le débat avec Jean-Marie Le Pen en 2002, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal se sont retrouvés face à face lors du débat présidentiel de 2007. Tour le candidat UMP ne prend aucun risque et fait preuve de retenue contre le candidat du Parti socialiste avec peu de soutien de son propre parti. Alors que la candidate PS s’agace avec plus de 20 millions de téléspectateurs, Nicolas Sarkozy l’accuse de “s’emporter”. “Pour être président, il faut être calme”, lui a-t-il dit. “Je ne me suis pas emportée, je suis en colère et il existe de nombreux poisons sains et très utiles”, a-t-elle répondu.
“Moi, le Président de la République…”
Le débat sur l’élection présidentielle de 2012 entre Nicolas Sarkozy et François Hollande a été marqué par une anaphore bien connue utilisée par François Hollande. A la question “Quel président comptez-vous être ?”, François Hollande a répété 15 fois “Moi, Président de la République…” pour commencer sa réponse pour indiquer ce qu’il ne fera pas, contrairement à son futur prédécesseur. Une tirade est restée dans les annales, durant laquelle Nicolas Sarkozy n’a pas prononcé un mot.
“Regardez, les voici.”
Si le dernier débat en 2017 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a été marqué par le ton tumultueux utilisé par les deux candidats, la domination de l’actuel président face à la souffrance de Marine Le Pen ou encore l’expression “poudre de perlimpin” utilisée par les candidat En Marche, le moment le plus impressionnant reste une tirade du candidat FN.
D’une voix tremblante, prise pour railler les propos du candidat d’Emmanuel Macron aux combattants du FN, elle a lancé avec un numéro de mime : “Regardez, ils sont là, ils sont à la campagne, dans les villes, sur les réseaux sociaux !”, parlant à propos des ” envahisseurs “. Un moment embarrassant s’est rapidement propagé sur les réseaux sociaux, mettant fin à un très mauvais débat qui a complètement ignoré l’essence des sujets de la campagne.
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