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Les tests PCR ont pris d’assaut les magasins : Pékin sous la menace d’une détention

Dépistages de rue pour recenser les cas positifs, ruée vers les supermarchés pour faire des réserves : Pékin vit lundi sous la menace d’une détention après une rare épidémie dans la capitale chinoise.

Les habitants de Pékin craignent un scénario à la Shanghai, où la quasi-totalité des 25 millions de personnes sont fermées depuis début avril, avec de fréquentes difficultés d’accès à la nourriture et aux soins médicaux non liés au COVID.

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Au total, 51 nouveaux décès y ont été annoncés lundi par le ministère de la Santé – un record dans la capitale économique chinoise.

La Chine fait face en mars à une épidémie qui touche à des degrés divers la quasi-totalité du pays. Il essaie de le surmonter avec sa stratégie zéro pour COVID.

Cela consiste notamment en des fermetures et des dépistages de masse pour identifier et isoler rapidement les personnes infectées.

Lundi à Pékin, de longues files d’attente, parfois des centaines d’habitants, ont envahi les trottoirs et les centres commerciaux avant d’arriver dans des tentes de dépistage de fortune, où des agents en tenue de protection complète ont effectué des tests PCR.

Ces sites sont situés dans le district de Chaoyang, à l’est de la capitale. Avec une population d’environ 3,5 millions d’habitants, elle est la plus touchée par cette épidémie.

“S’ils trouvent le moindre cas positif, toute la zone pourrait être touchée et fermée”, a déclaré à l’AFP Yao Leimin, un employé de bureau de 25 ans qui doit être testé.

Le ministère de la Santé a annoncé lundi 19 nouveaux cas positifs à Pékin, portant le total à plusieurs dizaines la semaine dernière.

Les autorités municipales ont averti que la situation était “grave et difficile”.

Si la mairie n’a pour l’instant pas évoqué la détention, les habitants de Pékin, méfiants face à l’exemple de Shanghai, se ruent depuis dimanche sur les supermarchés et les plateformes en ligne pour augmenter leurs approvisionnements alimentaires.

“Les gens ont peur de la situation”, a déclaré à l’AFP Mme Wang, une habitante de 48 ans.

Elle s’est rendue dans une épicerie dès qu’elle a reçu un SMS l’informant qu’elle devait passer un test de dépistage.

“On a peur que ce soit comme à Shanghai (…) On a pris des légumes, du riz et des fruits”, a-t-elle expliqué, disant qu’il y avait assez de nourriture pour une semaine.

La ville de 22 millions d’habitants ne souffre pas actuellement d’une pénurie de produits frais.

Oeufs, viande, huile, fruits et légumes sont toujours disponibles à l’achat lundi sur les plateformes en ligne, comme dans les supermarchés ordinaires, où des files d’attente se forment à l’entrée.

Près d’une trentaine de complexes résidentiels à Pékin, soit. une petite partie de la population est actuellement détenue.

A quelques jours des vacances du 1er mai, la mairie a également ordonné aux agences de voyages de suspendre les excursions de groupe dans la capitale, dont la banlieue est prisée pour ses montagnes et ses étangs.

Cependant, la vie à Pékin reste largement normale. Les magasins, les restaurants et les cinémas sont toujours ouverts.

Mais les marchés sont inquiets : les Bourses chinoises de Shanghai (-5,13%), Shenzhen (-6,48%) et Hong Kong (-3,85%) ont chuté lundi.

La capitale, siège du régime communiste, n’a pas subi d’épidémie majeure depuis le début du Covid et fait l’objet d’une attention toute particulière.

Chaque voyageur en provenance des provinces doit désormais soumettre un test PCR négatif en moins de 48 heures.

Cependant, la situation à Pékin est incomparable à celle de Shanghai, qui fait face à sa pire épidémie depuis le début de l’épidémie et a enregistré un demi-million de cas positifs depuis le 1er mars.

Cette dure détention, dont on ne sait combien de temps, va peser lourdement sur le moral de la population et sur l’économie chinoise.

Dans certains quartiers, de hautes barrières ou clôtures métalliques ont été placées aux portes des immeubles pour empêcher les personnes d’entrer.

Mais l’incendie de samedi dans un immeuble résidentiel a renforcé la crainte des habitants d’être piégés par ces barrières, très critiquées sur les réseaux sociaux.