France

Macron devrait obtenir une plus grande majorité qu’en 2017

Le vote aura lieu les 12 et 19 juin. Les résultats dépendront fortement des alliances éventuelles qui pourraient être forgées entre les partis politiques.

L’élection présidentielle touche à sa fin quand tous les regards de la classe politique se tournent vers les élections législatives. Le scrutin, parfois appelé “troisième tour” de l’élection présidentielle après le quinquennat, aura lieu les 12 et 19 juin.

Défis révèle les premières prédictions faites par Harris Interactive ce lundi alors que les négociations se poursuivent à gauche, et que Jean-Luc Mélenchon a appelé les Français à “l’élire” Premier ministre, ce que Marin Le Pen a lancé dimanche soir, reconnaissant sa défaite dans un bataille aux législatives et qu’Eric Zemmour a appelé à l’union du “bloc national”.

Des estimations à prendre avec précaution, car ce scrutin, composé de 577 élections dans autant de circonscriptions, est généralement difficile à étudier, mais aussi parce que des alliances peuvent se construire et donc avoir un fort impact sur les résultats.

Prévisions législatives, selon un sondage réalisé par Harris Interactive au lendemain du second tour de l’élection présidentielle © BFMTV

Deux hypothèses ont été testées

Harris Interactive teste deux configurations. La première ne tient pas compte des alliances possibles et envisage la dispersion de toutes les formations politiques, la seconde teste “l’hypothèse de l’offre de groupe”. Dans les deux cas, La République en marche (LaREM) peut sortir victorieuse, avec une majorité absolue dans les deux situations.

En l’absence de syndicat, le Parti communiste (PCF) pourrait remporter 5 à 10 sièges (contre 11 actuellement), La France insoumise (LFI) 25 à 45 (contre 17 actuellement), le Parti socialiste ( PS) / diff. gauche 20 à 40 sièges (contre 28 actuellement) et EELV 1 à 5 sièges (actuellement aucun).

LaREM obtiendra 328 à 368 sièges (contre 267 actuellement). Les républicains (LR) et alliés peuvent obtenir 35 à 65 sièges (contre 101 LR actuellement et 19 UDI). Le Rassemblement national (RN) peut faire le saut avec 75 à 105 places (contre 7 actuellement). De 3 à 7 sièges peuvent aller à certains régionalistes/autres.

En cas d’alliances, l’Assemblée nationale peut être divisée en trois pôles principaux, comme les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, qui ont mis Emmanuel Macron à la barre, suivi de Marin Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. En cas de fusion de LFI, PCF, PS et EELV, le bloc de gauche pourra obtenir 73 à 93 sièges. Si LaREM s’allie avec MoDem, Horizons, LR et UDI, la coalition pourrait obtenir une majorité absolue de 326 contre 366 sièges.

L’extrême droite est potentiellement au plus haut

Si un accord était trouvé entre RN, Debout la France et Reconquête, 117 à 147 sièges pourraient aller à l’extrême droite, un record absolu pour la Ve République. Jusque-là, le plus grand nombre de députés d’extrême droite était atteint en 1986 avec l’élection de 35 députés du Front national favorables au scrutin proportionnel.

Si ces premières prédictions montrent qu’une majorité absolue pour Emmanuel Macron semble tout à fait possible, elles ne tiennent pas compte de toutes les inconnues pour les semaines à venir. Des syndicats peuvent être créés là où certains ne le souhaitent pas. Sans préjuger ni retenue ni fluctuation des rapports de force.

En 2017, LaREM a réussi à faire élire 308 députés à l’Assemblée nationale. Cinq ans plus tard, pourtant, la majorité s’est largement désintégrée : le groupe se compose désormais de 267 élus, dont quatre proches. Si les prédictions de Harris Interactive s’avéraient exactes, cela signifierait que, dans les deux cas, le mouvement pourrait améliorer le résultat obtenu au début de la législature précédente. Le sondage de ce lundi réalisé par Ipsos-Sopra Steria a montré que 56% des sondés souhaitent vivre ensemble à l’issue des élections législatives.

Sondage réalisé par Harris Interactive pour Défis. L’enquête a été menée en ligne du dimanche 24 avril après 20h00 au lundi 25 avril. Le sondage porte sur un échantillon de 2 343 personnes représentatives de la population française, dont 2 048 électeurs inscrits. L’erreur tolérée est comprise entre plus ou moins 1,4 et 2,9 points.

Clarice Martin est journaliste à BFMTV