En attendant de voir si le Front républicain serait aux élections dimanche prochain, il était dans la rue ce samedi. La Ligue des droits de l’homme, SOS Racisme, la CGT, le Syndicat de la magistrature… au total une trentaine d’organisations et de syndicats ont appelé à manifester contre l’éventualité que Marin Le Pen accède à l’Elysée. Les autorités attendaient environ 15.000 personnes sur le territoire, dont près de 4.000 à Paris.
“Nous sommes ici pour dire non à l’extrême droite. Pour la société, les libertés, mais aussi le climat. Ce serait un vrai revers si elle arrivait au pouvoir », a déclaré Jean-François Juilliard, PDG de Greenpeace France, Place de la Nation, avant le début de la marche vers 14h30. “Contre l’extrême droite, pour la justice et l’égalité. Sans Le Pen à l’Elysée”, prône la banderole sur la tête à Paris. Dans la marche, peu d’hommes politiques, hormis Philippe Martinez (CGT), Dominique Sopo (SOS racisme), Arie Alimi (avocat) Imane Welhal (Unef), entre autres.
Un appel amer au barrage
Une banderole disait : « Mieux vaut une voix puante qu’une voix meurtrière. “Nos craintes sont que l’extrême droite arrive au pouvoir, nous ne voulons pas de Marin Le Pen à l’Elise. “Nous sommes ici pour dire ‘utilisez votre bulletin de vote pour l’empêcher d’accéder au pouvoir’, nous ne disons pas ‘votez pour Macron, mais ça se résume à ça'”, a déclaré François Sotteri, coprésident du Mrap.
Pour certains, l’appel à un barrage est urgent, mais reste amer. Sasha Halgand, militante de SOS Racisme, regrette d’affronter un duel Macron/Le Pen dont les jeunes ne veulent pas. Nous ne parlons pas de l’extrême droite. Macron a participé à sa promotion, mais le vote utile lui est revenu. Si Marin Le Pen arrive au pouvoir, il y aura des milices fascistes, des lois draconiennes. » A Besançon, Mali Carretti, 28 ans, a manifesté contre le racisme. C’est de pire en pire depuis des années, on assiste à cette banalisation du racisme et de la violence sociale.
L’absence de débat sur l’écologie pointée du doigt
Lucille Mueller, 19 ans, étudiante en cinéma d’animation à Paris, est là pour “concourir les deux candidats”. “Ce n’est pas acceptable qu’on doive choisir entre Macron et Le Pen, on avait déjà eu le même résultat il y a cinq ans, mais on ne connaissait pas Macron. On y a vu des violences policières, des lois draconiennes. On aimerait avoir le choix, avec un second tour de Melenchon/Macron, avec un débat sur l’écologie, par exemple.
A Paris, la manifestation a été jugée “menacée” par les autorités, qui ont déployé un dispositif important, car la marche “est susceptible de rassembler divers manifestants, gilets jaunes, ultra-gauchistes” et associations, selon une source policière. Une vidéo appelant à manifester à Paris contre Emmanuel Macron circule sur les réseaux sociaux depuis vendredi soir. Et en marge de ces manifestations, le groupe militant écologiste Extinction Rébellion s’est installé sur les Grands Boulevards, entendant profiter du week-end de Pâques pour tenir une agora pendant quelques jours.
Marine Le Pen, qui s’est exprimée ce matin devant la presse à Saint-Rémy-sur-Havre (Eure-et-Loir), a déclaré qu'”elle est venue manifester contre les résultats des élections” était “profondément anti-démocratique”. Donc je pense que les Français sont vexés de voir leur choix être contesté dans la rue, à travers des manifestations. »
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