France

Marine Le Pen fait l’objet d’un rapport européen anti-fraude

Marine Le Pen et ses proches sont à nouveau soupçonnés d’avoir détourné de l’argent du Parlement européen dans le cadre de leur mandat de députés. Selon un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) publié par Mediapart samedi 16 avril, “l’impact financier des conclusions est d’au moins 617 379,77 €”. Le dossier a été transmis au parquet de Paris le 11 mars et au Parlement européen, qui à son tour peut demander un remboursement.

La candidate du Rassemblement national (RN) à l’élection présidentielle est accusée d’avoir détourné 136 993,99 euros de deniers municipaux lorsqu’elle était députée européenne, entre 2004 et 2017. Son père, Jean-Marie Le Pen, aurait détourné 303 545,76 euros. Le rapport cite également Bruno Golnis pour 43.257 euros, le groupe politique d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL) pour 131.089 euros et l’ancien compagnon de Marine Le Pen Luis Alio pour 2.493,22 euros.

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Les faits révélés “sont susceptibles d’entraîner des poursuites pénales à l’encontre d’anciens eurodéputés (…) pour actes frauduleux au détriment du budget de l’Union”, a déclaré l’OLAF, évoquant “escroquerie”, “falsification”, “abus de confiance”, ” détournement de fonds publics » à des fins politiques ou personnelles nationales, surfacturation, voire de prestations « fictives », au profit d’entreprises gravitant souvent dans la nébuleuse de première ligne, voire « conflits d’intérêts ».

129 bouteilles de vin et champagne

Les exemples sont Légion. Le Parlement européen a remboursé 23 100 € d’articles promotionnels (sacs, stylos et autres porte-clés) livrés au siège du parti et, note l’OLAF, qui “semblaient avoir été achetés pour le FN à Lyon” en 2014. Cette même année, Marin Le Penn et son père ont présenté une facture de 5 000 euros à l’Assemblée législative communautaire, qui devait aborder la création d’un site Web à leur nom. Qui “n’ont jamais été créés”, précise l’OLAF.

Le rapport mentionne également ces “demandes de rétablissement personnel” de Jean-Marie Le Pen, qui le 28 décembre 2016, quelques jours avant le Nouvel An, a commandé 129 bouteilles de vin et de champagne pour plus de 8 500 euros et a présenté la facture à l’établissement de Strasbourg. Pourtant, 113 de ces bouteilles ont été livrées à son hôtel particulier de Montretut (Hauts-de-Seine), où est basé le fondateur du Front national (FN). Il n’a envoyé “aucune preuve que cet ordre ait quoi que ce soit à voir avec son travail au Parlement européen”, note l’OLAF.

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