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Micronova : “petite” explosion spatiale, mais loin d’être anodine

Ce type d’explosion serait capable de détruire toute trace de vie sur Terre en moins d’une journée.

Lorsqu’une étoile meurt, plusieurs scénarios sont possibles. Au cas où ce dernier n’exploserait pas en supernova, il s’effondrerait sur lui-même après avoir fondu son hydrogène en hélium.

Au fur et à mesure que la pression et la température augmentent causées par l’effondrement, l’étoile commencera à faire fondre son hélium en (principalement) du carbone, provoquant le gonflement de l’étoile et sa transformation en une géante rouge. Une fois l’hélium épuisé, le géant s’effondre à nouveau, mais l’énergie obtenue n’est pas suffisante pour démarrer la synthèse du carbone.

À ce stade, les couches externes sont éjectées dans l’espace sous la forme d’une nébuleuse planétaire, ne laissant que le noyau très dense (la masse du Soleil condensée à la taille de la Terre) connue sous le nom de naine blanche.

Explosions de surface ultraviolettes

Par conséquent, les naines blanches sont des masses extrêmement denses et, dans le système binaire, il arrive qu’elles attirent les éléments les plus légers, tels que l’hydrogène, à partir de son binôme. C’est dans de tels systèmes que les scientifiques ont découvert un phénomène qui n’était pas connu auparavant.

À l’aide de TESS, un télescope spatial lancé en 2018, les astronomes ont noté des éclairs inhabituels. TESS est un outil spécifiquement conçu pour suivre les variations lumineuses des étoiles et ainsi détecter les baisses de luminosité lorsqu’une planète passe devant son étoile à intervalles réguliers.

Ces sursauts mystérieux d’une dizaine d’heures seraient finalement des explosions thermonucléaires, semblables à de nouvelles (lorsque toute la couche d’hydrogène à la surface explose d’un coup, laissant la naine blanche), mais de manière moins puissante et localisée, d’où le terme ” micronova”.

Un mécanisme similaire aux aurores boréales

Ces phénomènes, qui restent longtemps inexplicables, sont impliqués chez les naines blanches, dont le champ magnétique est particulièrement fort. Selon les scientifiques, l’hydrogène volé à la naine blanche s’accumule aux pôles. Sur Terre on retrouve un phénomène équivalent avec les particules chargées du Soleil, détournées de notre magnétosphère et qui forment les aurores boréales.

Dans le cas de l’hydrogène, la réaction est beaucoup plus spectaculaire puisqu’elle conduit à une explosion thermonucléaire. Même si elle reste 1 million de fois plus faible qu’une neuve classique, cette explosion consomme énormément de matière (plus de 100 000 fois la masse de l’Everest).

L’énergie libérée peut détruire tout ce que nous savons en moins d’une journée. Bien sûr, puisqu’il s’agit d’une nouvelle découverte, il reste encore de nombreuses inconnues comme le mécanisme exact de déclenchement ou la fréquence à laquelle le phénomène se reproduit.