France

Paris : Émeute anti-extinction sur les Grands Boulevards pour dénoncer “l’inaction climatique”

Après avoir bloqué quatre ponts à Londres vendredi, perturbant la circulation dans la capitale britannique, le groupe écologiste Extinction Rébellion a repris samedi matin une partie des Grands Boulevards du centre de Paris pour en faire une “grande agora” le week-end de Pâques pour discuter de l’urgence climatique .

A environ 300 mètres des boulevards Bonne-Nouvelle et Saint-Denis, des militants ont bloqué la circulation vers 9h45, dressant rapidement une barricade de meules de foin et tenant des sittings aux abords et à la sortie des rues avoisinantes.

Beaucoup d’entre eux se sont attachés à de lourds conteneurs remplis de ciment pour empêcher une éventuelle évacuation, a expliqué l’un d’eux. En première ligne, face à plusieurs CRS, une quinzaine étaient debout, assis en position de méditation. Une grande banderole barrait la route, comme un rideau de théâtre : “Ce monde se meurt, construisons le suivant”, tandis que des militants agitaient des drapeaux colorés et répétaient des slogans tels que “Chaud, chaud, chaud, plus chaud que le climat”.

1 000 militants, selon la police

La police est restée discrète en début d’après-midi, contrôlant les accès et vérifiant le contenu de certains sacs. La brocante continuait sur le trottoir, un guide décrivait Port Saint Denis à un petit groupe de touristes, le métro restait ouvert, la circulation automobile n’était que peu perturbée en ce samedi matin très calme. A 11 heures, elle estimait qu’il y avait 1 000 militants.

“Nous avions prévu de rester trois jours” d’ici lundi soir, a déclaré un porte-parole. “Le processus électoral ne répond plus aux besoins de la population” sur les questions environnementales, a-t-elle expliqué, notant notamment que la convention civile sur le climat est devenue une “mascarade”. “Nous appelons les citoyens à nous rejoindre”, a commencé le porte-parole, promettant conférences et causeries.

Décision d’action fin janvier

Le passage entre les deux tours de l’élection présidentielle a été décidé fin janvier, a indiqué la porte-parole, qui a dénoncé le débat environnemental comme “invisible”. Et Extinction Rebellion pour punir “nos dirigeants, nos aspirations au pouvoir, ceux qui depuis plus de 30 ans n’ont cessé de briller par leur inaction, leur mépris et leur manque de courage dans la lutte contre le changement climatique”. Son objectif, selon un communiqué de presse, est “une autre démocratie fondée non sur le profit et la croissance sans fin, mais sur la justice environnementale et sociale”.

“Nous rejetons les idées d’extrême droite, bien sûr”, a-t-elle déclaré. “Le blocage et l’occupation de l’espace public vont s’intensifier”, a-t-elle averti, soulignant la nature non violente du mouvement.

Quelques jours d’occupation sur la Navette en 2019

Ce n’est pas la première fois qu’Extinction Rébellion organise un tel événement à Paris. A l’automne 2019, le groupe écologiste a notamment bloqué le quartier du Châtelet pendant plusieurs jours. Condamnant déjà l’inaction des politiques dans la lutte contre le réchauffement climatique, plusieurs centaines de militants s’installent alors au cœur de la capitale. Quelques jours plus tôt, ils avaient également occupé un centre commercial en Italie 2.

VIDÉO. En 2019, Extinction Rebellion a bloqué la place du Châtelet

Dans la foulée, le mouvement, aussi appelé XR et né au Royaume-Uni en 2018, a de nouveau placé une banderole sur la Tour Eiffel, tenté une nouvelle occupation, mais cette fois sur le boulevard Saint-Germain ou encore saboté plus de 3 000 libre-services. trottinette à Paris.