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Transnistrie : région moldave séparatiste et pro-russe

La région sécessionniste de Transnistrie, soutenue par la Russie, est une étroite bande de terre entre le sud de l’Ukraine et la Moldavie dont elle a fait sécession après l’effondrement de l’Union soviétique.

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Après l’Ukraine, la Moldavie craint d’être la prochaine cible de Moscou. Le général russe Rustam Minekayev a déclaré la semaine dernière que Moscou voulait prendre le contrôle du sud de l’Ukraine afin d’avoir un accès direct à l’enclave séparatiste, où une série d’explosions ont eu lieu mardi.

Ce haut responsable estime également que la population russophone de Moldavie est victime d'”oppression”, l’un des prétextes utilisés par Moscou pour intervenir en Ukraine.

Petite zone de 4 100 km2 avec une population officielle de 465 000 habitants, située entre le Dniestr et la frontière ukrainienne, la Transnistrie a fait sécession de la Moldavie après une brève guerre civile.

Cette région majoritairement russophone a déclaré unilatéralement son indépendance en 1990 de peur de « romaniser » la Moldavie qui tentait alors de quitter le territoire soviétique. Un conflit armé qui s’est terminé en juillet 1992 a fait plusieurs centaines de morts et l’intervention de l’armée russe.

Son premier “président” de décembre 1991 à décembre 2011 fut Igor Smirnov. L’actuel est Vadim Krasnoselski, également pro-russe.

La Transnistrie, qui, contrairement à la Moldavie, a conservé l’alphabet cyrillique, possède sa propre monnaie et ses propres forces de sécurité. Elle n’est pas reconnue comme un pays par la communauté internationale, dont Moscou, qui la considère pourtant comme un tremplin non loin des frontières de l’Union européenne.

Lors d’un référendum en septembre 2006, dont le résultat n’a pas été internationalement reconnu, la région a voté à 97,1% en faveur de l’adhésion à la Russie.

Moscou y maintient environ 1 500 soldats. La présidente moldave pro-européenne Maya Sandu propose de remplacer la force par des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), mais la Russie s’y oppose.

Ce territoire est fortement dépendant économiquement de la Russie, qui lui fournit du gaz gratuit.

Son économie est basée sur l’industrie lourde et le trafic intense, notamment en provenance du port ukrainien voisin d’Odessa, mais le niveau de vie reste très bas.

Le Sheriff Group, fondé au début des années 1990 par deux anciens policiers soviétiques et régulièrement accusé de corruption, jouit d’un quasi-monopole économique et politique sur la Transnistrie.

Il possède des supermarchés, des stations-service et même le club de football FC Sheriff qui, à la surprise générale, s’est illustré avec ses débuts en Ligue des champions en 2021-2022.

Sheriff est également propriétaire de la célèbre distillerie de cognac Kvint et de la ferme d’esturgeons beluga, qui fournissent un précieux caviar.

En 2015, le média d’investigation RISE Moldova a affirmé qu’un tiers du budget de l’enclave se retrouvait dans la trésorerie du groupe.

Malgré son capitalisme rampant, la Transnistrie reste un musée à ciel ouvert de l’ère soviétique.

Une statue de Lénine se dresse au centre de la capitale Tiraspol, et un buste du père de la révolution bolchevique de 1917 monte la garde devant l’hôtel de ville, qui a conservé son nom d’origine : Maison des Soviets.

Le drapeau transnistrien reste estampillé des symboles communistes les plus célèbres : un marteau et une faucille et une étoile rouge.